Pathologie de la coiffe des rotateurs de l'épauleDr.
C. COHN Institut A. TZANCK / Saint Laurent du Var /
cc129@Much.org
Seconde partie : Examens et diagnostics
L'examen clinique
1°
Généralités
• Importance de l’anamnèse qui peut faire évoquer un
problème de tendinopathie ( traumatisme initial, durée
d'évolution etc...)
• Examiner les deux côtés de manière sytématique pour
évaluer les DIFFERENCES
• Appréciation de l’état trophique ( amyotrophie,
terrain ...)
• Attention au terrain ( accident de travail, profession
à risque)
• L’âge n’est pas un critère, l’activité si ! ( un
patient âgé, actif, demandeur, en bon état général peut
bénéficier d'un traitement CURATIF)
• Attention !! Si douleurs postérieures, toujours penser
à un problème cervical ( celui-ci est d'ailleurs souvent
intriqué car les douleurs d'épaule peuvent entraîner des
refexes nociceptifs avec contracture des trapèzes et
possible retentissement sur la colonne cervicale)
2° Les
mobilités
Il existe des mobilités conventionelles qui doivent être
mesurées des deux côtés pour les raisons évoquées plus
haut (symétrie !!!).
Elles ont mesurées en actif ( le patient effectue le
mouvement) et en passif (amplitudes maximum atteintes par
l'examinateur)
3° Le testing de
l'épaule
De nombreux tests ont été mis au point pour permettre de
tester la coiffe. Nous n'en retiendrons que le plus
utiles en pratique quotidienne. Ils sont subdivisés en
tests diagnostiques ( douleur) et tests fonctionnels (
évaluation de la force des tendons)
A) Les tests de la douleur
Ils vont permettre de déterminer avec une relative
précision quelle est la partie de la coiffe la plus
atteinte. Associés avec les tests sur la force et à
l'imagerie, ils permettront d'obtenir un diagnostic
précis qui permettra de cibler le traitement à envisager.
Un certain nombre de ces tests ont été mis au point par
des cliniciens, mais je n'en ai retenu que deux dans ma
pratique quotidienne. En effet, ils ne donnent qu'un
élément de l'examen clinique parmi d'autres et surtout,
la recherche d'une atteinte motrice est beaucoup plus
spécifique.
Le test de Hawkins
(atteinte de la coiffe proprement
dite)
L'examinateur se place à côté du patient et de manière
passive, élève le bras à l'horizontale dans un plan
sagittal, le coude fléchi à 90°. Il exerce alors une
rotation interne passive du bras. Si une douleur est
déclenchée, il s'agit vraisemblablement d'un conflit
antéro externe .
Plus le bras est en rotation interne lors de l'apparition
de la douleur, plus la lésion est postérieure.
En cas de rupture importante et chez un sujet mince, si
l'examinateur place un doigt dans le prolongement de la
pointe l'acromion, il pourra parfois sentir une
dépression correspondant à la rupture tendineuse.
Le palm-up test ( plus
spécifique du long biceps)
On demande au patient d'étendre le bras devant lui ,
paume en l'air et d'exercer une poussée vers le haut,
poussé qui sera contrariée par l'examinateur. Si ce geste
déclenche une douleur, particulièrement dans la gouttière
du long biceps, on a vraisemblablement une atteinte de la
longue portion du biceps.
B) Les tests de la force
D'avant en arrière :
1° Le sous
scapulaire
Deux tests sont complémentaires, le Lift-off test ( ou
test de GERBER) et le lift -up test
Dans le lift-off, on demande au patient de mettre la main
dans le dos, le plus haut possible. On lui demande
ensuite de décoller activement le bras du dos vers
l'arrière. Si ce mouvement est impossible, il existe
vraisemblablement une atteinte du sous scapulaire.
Le lift up est quasiment similaire, mais l'examinateur
exerce une résistance lors de la tentative . Ce test est
positif en cas d'atteinte partielle du tendon.
2° Le sus
épineux
Le test de JOBE permet de tester électivement le sus
épineux.
Les bras sont placé à 30° d'élévation antérieure, 30°
d'abduction et les pouces tournés vers le sol. Une
élévation active contrariée est alors réalisée. L'idéal
est de réaliser ce test avec un dynamomètre , mais doit
de toutes façons être réalisé de manière bilatérale. Il
permet de mesurer précisément la force du sus épineux.
3° Le sous épineux
Pour tester le sous épineux, l'examinateur demande au
patient de placer le coude au corps l'avant bras fléchi à
90° et d'effectuer une rotation externe contrariée. Ce
test donne une bonne idée de la force du sous épineux.
C) L'imagerie
Il s'agit sans doute de l'un des éléments les plus
importants. Elle doit être confiée à des praticiens ayant
une bonne connaissance de la pathologie de l'épaule sous
peine d'obtenir des examens peu fiables .
1° Les radiographies standard
Cinq incidences sont nécéssaires et suffisantes; ce sont
- Une face stricte en rotation neutre
- une face stricte en rotation interne
- une face stricte en rotation externe
- un profil de LAMY
- une incidence de LECLERC ( face en abduction active
contrariée).
Cette dernière incidence est extrèmement utile en cas de
rupture par la mesure de l'espace sous acromial. Si ce
dernier est inférieur à 7 mm, il s'agit d'une rupture
importante difficilement ou pas réparable.
2° L'échographie
peut être utile si elle est réalisé par un opérateur
expérimenté. Personnellement, je lui préfère
l'arthrographie opaque et l'arthroscanner qui sont
beaucoup plus précis et riches d'enseignements.
3° L'arthrographie opaque
Permet d'affirmer la présence d'une rupture transfixiante
, d'en préciser le site et la taille, surtout si elle est
réalisée avec une quantité modérée de liquide de
contraste. Elle permet également de visualiser des
ruptures non transfixiantes de la face profonde de la
coiffe.
4° L'arthroscanner
Permet en cas de rupture d'analyser en plus le degré de
dégénérescence graisseuse des tendons de la coiffe qui
est un facteur pronostique important du succès d'une
éventuelle réparation chirurgicale
Des reconstructions dans le plan frontal et sagittal
permettront également de bien visualiser l'importance de
la rétraction tendineuse.
5° L'IRM
Cet examen me paraît trouver son utilité majeure dans les
ruptures intra-tendineuses et les lésions de la face
superficielle de la coiffe. Elle est à mon sens moins
utile que l'arthrographie et l'arthroscanner dans les
lésions transfixiantes mais doit être prescrite si ces
examens se révèlent négatifs malgré un examen clinique
très positif comme on peut le voir occasionellement.
A titre d'exemple, voici des clichés d'arthrographie
normale et de perforation de coiffe.
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