Troisième Partie : Les
traitements
Le
traitement
Se
subdivise
en
traitement
des
lésions
non
perforantes
et
traitement
des
lésions
perforantes.
1°
Les
lésions
non
perforantes
Le
traitement
vise
à
essayer
de
rétablir
un
équilibre
musculaire
correct
et
à
supprimer
l'inflammation
chronique.
Ce
traitement
est
un
traitement
de
fond
et
doit
être
poursuivi
pendant
3
à
6
mois
avant
d'envisager
d'autres
solutions.
Il
consistera
en
:
REEDUCATION
:
axée
sur
le
travail
actif
des
abaisseurs
de
l'épaule
afin
de
les
renforcer
et
de
recentrer
la
coiffe,
elle
s'accompagnera
le
cas
échéant
de
physiothérapie
antalgique.
TRAITEMENT
MEDICAL
ASSOCIE
:
Il
sera
prescrit
dans
la
phase
aigüe
,
pour
une
durée
limitée
et
en
absence
de
contre
indications.
Il
sera
basé
sur
des
anti-inflammatoires
non
stéroïdiens
et
des
antalgiques.
Sa
durée
ne
dépassera
pas
quinze
jours.
Si
à
l'issue
de
ce
délai
il
n'y
a
pas
d'amélioration
suffisante,
des
infiltrations
de
corticoïdes
dans
la
bourse
sous
acromiale
pourront
être
essayés.
Néanmoins,
dans
ce
cas,
il
est
IMPERATIF
de
ne
pas
dépasser
trois
infiltrations,
car
bien
que
masquant
la
douleur,
les
corticoïdes
peuvent
induire
une
fragilisation
tendineuse
majorant
le
risque
de
rupture.
En
cas
d'insuccès
de
ces
différentes
thérapeutiques
et
à
fortiori
si
le
patient
est
porteur
d'un
acromion
type
2
ou
3,
on
pourra
envisager
une
acromioplastie
sous
arthroscopie,
qui
permettra
de
"remodeler"
l'acromion
à
l'aide
de
fraises
motorisés
par
technique
endoscopique
et
d'effectuer
en
même
temps
un
bilan
"de
visu
"
de
l'état
de
la
coiffe.
Le
délai
de
récupération
de
l'indolence
en
cas
de
succès
de
cette
intervention
est
de
l'ordre
de
trois
mois
en
moyenne,
incluant
dans
les
suites
opératoires,
une
rééducation
bien
menée.
Un
cas
particulier
est
celui
des
lésions
non
perforantes
de
la
face
profonde
de
la
coiffe.
En
effet,
si
ces
lésions
sont
très
douloureuses
et
résistantes
au
traitement
médical,
elles
relèvent
pour
beaucoup
de
chirurgiens
de
l'épaule
d'un
traitement
chirurgical.
Ces
lésions
évoluent
souvent
vers
un
"feuilletage
"
de
l'épaisseur
tendineuse
et
parfois
vers
une
lésion
transfixiante
si
elles
ne
sont
pas
traitées.
2°
Les
lésions
perforantes
Deux
cas
"classiques"
se
présentent
:
les
lésions
traumatiques,
avec
un
tendon
de
bonne
qualité
se
désinsérant
de
son
attache
lors
d'un
traumatisme,
et
les
lésions
dégénératives
résultant
d'une
usure
tendineuse
et
aboutissant
à
le
formation
d'un
"trou".
Ces
deux
types
de
lésions
nécéssitent
un
traitement
chirurgical,
qui
pourra
parfois
être
réalisé
par
technique
arthroscopique
dans
le
cas
de
petites
lésions
traumatiques
récentes,
mais
qui
sera
le
plus
souvent
réalisé
par
technique
chirurgicale
"conventionelle".
La
diificulté
chirurgicale
et
le
résultat
seront
bien
entendu
fonction
d'un
certain
nombre
de
facteurs,
car
on
retrouve
tout
un
éventail
de
lésions
possibles,
de
la
petite
désinsertion
distale
jusqu'à
la
disparition
complète
de
la
coiffe
(
tête
chauve)
.
Voici
un résumé de ces facteurs
Les
principes
de
l'intervention
seront
toujours
les
mêmes:
•
Une
acromioplastie
large,
permettra
de
libérer
de
l'espace
au
dessus
de
la
coiffe
•
Une
excision
des
berges
de
la
rupture
en
excisant
le
tendon
malade,
afin
d'effectuer
une
réparation
avec
du
tendon
sain.
•
Une
suture
sans
tension
,
tendon
sur
tendon
en
cas
de
"trou",
ou
réinsertion
distale
en
cas
de
désinsertion.
si
la
suture
tendon-tendon
s'avère
impossible,
il
faudra
envisager
un
lambeau
de
comblement
(
à
partir
du
deltoïde
ou
d'un
autre
muscle).
Certains
chirurgiens
utilisent
également
des
renforts
de
coiffe
synthétiques
lorsque
la
coiffe
est
extrèmement
abimée.
Un
cas
particulier
est
celui
de
l'omarthrose
excentrée.
Il
s'agit
d'une
vaste
rupture
ancienne
de
la
coiffe,
irréparable,
avec
ascension
secondaire
de
la
tête
humérale
au
contact
de
l'acromion
entrainant
une
arthrose
globale,
omo-humérale
et
acromio
humérale.
Dans
ce
cas,
la
seule
soluton
envisageable
est
la
pose
d'une
prothèse
d'épaule,
qu'elle
soit
de
type
inversée
(
TESS®,
DELTA 3®? AEQUALIS®)
ou
à
cupule
mobile
(BIO-MODULAR®).
Dans
ces
cas
extrèmes
il
s'agit
du
seul
moyen
de
retrouver
une
certaine
mobilité
active
,
mais
les
résultats
sont
peu
comparables
à
ceux
d'une
réparation
sur
coiffe
en
bon
état.
Les
suites
opératoires
Voici
un
schéma
des
suites
opératoires
typiques
d'une
réparation
de
coiffe.
Le
point
primordial
est
la
rééducation.
Il
faut
savoir
que
malheureusement,
la
rééducation
et
la
récupération
après
chirurgie
de
l'épaule
sont
longues
et
difficiles,
en
particulier
lorsqu'elles
sont
comparées
à
celle
d'un
remplacement
prothétique
de
hanche
ou
de
genou.
Néanmoins,
si
les
conditions
sont
réunies
le
résultat
final
peut
être
tout
à
fait
bon.
Il
faut
simplement
bien
prévenir
le
patient
avant
l'intervention,
car
sa
coopération
(
et
son
moral)
sont
essentiels
à
l'obtention
du
résultat
final.
La
rééducation
se
déroule
en
trois
phases
essentielles
:
A)
La
cicatrisation
Elle
concerne
les
6
premières
semaines
après
l'intervention
et
correspond
au
temps
de
cicatrisation
des
sutures
tendineuses.
Pendant
cette
période,
la
rééducation
sera
purement
passive
,
effectuée
par
le
kinésithérapeute
et
le
patient
devra
éviter
de
solliciter
son
épaule
de
manière
active.
B)
La
rééducation
active
sera
entreprise
de
la
sixième
semaine
au
sixième
mois.
Elle
permettra
de
récupérer
des
amplitudes
physiologiques,
d'abord
passivement,
puis
activement
par
un
travail
en
douceur
visant
à
retrouver
une
mobilité
active
de
l'épaule.
C)
La
récupération
active
s'étendra
du
sixième
mois
à
la
fin
de
la
première
année.
Elle
permettra
de
retrouver
progressivement
une
force
correcte
de
l'épaule
opérée
par
des
exercices
quotidiens.
Quelques
précisions
•
La
disparition
des
douleurs
est
généralement
précoce
,
elle
est
déja
nettement
significative
quelques
jours
à
peine
après
l'intervention
et
va
en
s'améliorant
régulièrement.
Une
absence
de
récupération
sur
la
douleur
doit
faire
suspecter
l'apparition
d'une
algo-neuro-dystrophie
qui
devra
être
traitée
par
les
moyens
habituels.
•
La
rééducation
de
l'épaule
progresse
habituellement
par
paliers
et
non
de
façon
continue.
La
durée
de
ces
paliers
est
fonction
de
chacun
des
patients.
Le
patient
doit
donc
être
averti
de
ce
fait
et
ne
pas
se
désespérer
s'il
ne
constate
que
très
peu
de
progrès
pendant
un
certain
temps.
Conclusion
La
pathologie
de
la
coiffe
des
rotateurs
est
un
vaste
sujet
en
pleine
évolution.Il
faut
oublier
cette
notion
ancienne
de
"périarthrite
scapulo-humérale"
et
savoir
par
des
examens
simples
faire
un
bilan
précis
des
lésions.
Il
faut
retenir
que
de
grands
progrès
ont
été
réalisés
sur
le
plan
chirurgical
et
que
le
message
doit
passer
auprès
de
nos
confrères
médecins
généralistes
et
rhumatologues
en
particulier,
car
en
cas
de
rupture
de
coiffe,
plus
le
traitement
sera
précoce,
meilleur
sera
le
résultat
(
et
inversément...).
N'hésitez
pas
à
me
faire
part
de
vos
questions
et
interrogations
concernant
ce
sujet
en
me
laissant
un
E-mail